En France, les professionnels de l'immobilier prétendent que le pays connaîtrait un nouveau baby-boom.
La France a traditionnellement une politique nataliste.
Ces analyses se fondent sur l'analyse du taux de fécondité, qui indique le nombre d'enfants par femme de 15 et 49 ans. En France, cet indice est toujours supérieur à 2,1 - le seuil minimal de renouvellement. Mais cette donnée reflète la natalité passée et non l'avenir de la natalité.
Dans le monde, cet indice n'est plus guère utilisé. Les démographes utilisent plutôt deux autres indicateurs : l'indicateur conjoncturel de fécondité (appelé aussi indice synthétique de fécondité ou nombre moyen d'enfants par femme) et la descendance finale.
Graphique : Descendance finale des femmes en France (2005)
Source de données (MAJ 2008) : http://www.insee.fr/fr/ffc/figure/NATSOS02206.XLS
Le graphique se lit de la manière suivante : En 2005, les femmes nées en 1964 avaient 2 enfants en moyenne à 40 ans (courbe en pointillés verts).
En 2005, le renouvellement des générations n'est réalisé que pour les femmes de plus de 42 ans.
Sur ce graphique de descendance finale, on voit bien que la natalité des femmes jeunes s'est considérablement dégradée.
Le retard de natalité ne sera probablement jamais comblé. En effet, chaque génération repousse l'âge des naissances. Cette évolution ne marque aucune inflexion, les courbes étant quasi rectilignes.
Dans les données de 2008, on constate que les femmes de 40 ans ont une descendance finale de 1,97 enfants. Comme le montre notre graphique, la descendance finale des femmes de 40 ans est presque le chiffre définitif. Les femmes de 40 ans vont rattraper leur retard en faisant 0,3 enfants en quelques années. Selon notre analyse des données de 2008, ce seront les dernières générations assurant le renouvellement des générations.
Pour connaître la descendance finale des femmes en 2020, il suffit de poursuivre le tracé de la ligne 40 ans.
On remarquera que plus les femmes sont âgées, plus la courbe est rectiligne.
On arrive alors à une prévion réaliste de l'ordre de 1,8 enfants par femme d'ici 2020.
Au delà de 2030, les prévisions sont plus difficiles à réaliser, mais il est probable que la natalité
se dégradera progressivement pour se stabiliser entre 1,5 à 1,8 enfants par femme.
Cette situation est moins catastrophique que dans certains pays européens,
où la descendance finale des femmes peut approcher 1,2 enfant par femme.
Mais disons les choses clairement : une situation moins catastrophique qu'ailleurs ne signifie pas un nouveau baby-boom.
Pour vous en convaincre, vous pouvez également vous reporter à la prévision de pyramide des âges 2005 et 2030.
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